Voilà un roman noir qui se démarque par sa construction et sa qualité d'écriture. Un petit jouet mécanique est un long monologue, celui d'Anna, une adolescente de seize ans contrainte de passer ses deux mois de vacances d'été avec ses parents, dans une vieille maison perdue en Corse. Ses journées sont partagées entre un isolement, volontaire, dans ce qu'elle a baptisé le Cosmos (sa chambre sous les combles) et la plage où elle n'a pas d'amis. Elle s'ennuie ferme, mais malgré tout son "monde intérieur" est riche, entre le rock'n'roll qui la passionne et le dessin pour lequel elle est douée. Elle rêve de New York, de Rome, de Londres... Et voilà que surgit sa sœur aînée, qu'elle déteste, lestée d'un petit ange de bébé : Léa, un an. À partir de ce moment-là, Anna n'aura plus d'yeux que pour la petite fille, d'autant que le comportement de sa sœur vis-à-vis de son bébé est pour le moins inquiétant...
Très sobre (peu de personnages, peu d'action, pas vraiment de rebondissements) et d'un rythme lent, ce roman m'a plu pour cette tension amenée par petites touches et la qualité de l'écriture, précise et simple. Ici, pas de "happy end" rocambolesque et moralisateur : ça se termine comme ça doit se terminer dans la vraie vie...
Un petit jouet mécanique, de Marie Neuser, aux Éditions L'écailler.
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