mercredi 7 juillet 2010

Contes malpolis, de Sylvette Heurtel

L'adjectif n'est pas le bon. Ils sont très polis, ces contes ! Au contraire, le vocabulaire est choisi, précis. En quelques mots, en quelques phrases, Sylvette Heurtel plante le décor. Les décors. C'est là une des difficultés d'écriture des textes courts : rendre un univers, en quelques pages, ce n'est pas simple. Difficulté maîtrisée ici : ce n'est pas pour rien que l'auteure a été deux fois primée à Mauves en noir.

15 contes courts, voire très courts, ayant bien des points communs, outre la grande qualité des textes et la finesse de l'écriture. Des drames, des vies dramatiques, des meurtres, des exclus, des vengeances plus ou moins assouvies. Et... des animaux. Comme dans les contes "polis" ! De l'humour aussi, comme dans cette histoire d'homme qui rêvait d'une femme 30 ans plus jeune que lui. De la tendresse et de l'humanité dans "Le génie du fleuve", un bijou de nouvelle noire : je suis ressorti de quelques minutes de lecture avec l'impression d'avoir vraiment été sur ce quai, d'avoir vraiment entendu les cris de ces SDF. Bref, j'y étais.

Dans une fable, il y a une morale. Dans les contes, parfois des leçons de vie. Je ne sais pas si Contes malpolis donne des leçons, mais il offre des univers. C'est mieux.

Ce livre est publié aux Éditions des Abbayes.

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