Un homme retrouvé mort dans un parc parisien, une seringue
d’héroïne dans le bras, c’est banal. Un deuxième, un peu plus tard, dans une
cabine photo de gare, une seringue dans l’œil, ça l’est moins. Les flics font
le lien, et il semblerait bien qu’un troisième larron ait tout intérêt à se
carapater avant que le tueur ne lui fasse subir le même sort. Deux SDF témoins
du second meurtre se font refroidir. Une femme, elle aussi témoin, échappe par
miracle à l’hécatombe…
De sinistre mémoire démarre comme un bon thriller :
Jacques Saussey prend son temps pour planter le décor, avec un assassin
mystérieux et efficace, des victimes certes peu honnêtes mais plutôt
sympathiques et une équipe de flics qui tient la route. Cela va se compliquer.
Les flics traquent le tueur, le tueur traque un homme lui-même coupable de vol,
mais progressivement un autre personnage prend de l’importance. Lui aussi est
en chasse, et sa chasse ne date pas d’hier ; elle remonte à bien des
années en arrière, à des centaines de kilomètres de là, et de tous ces
« traqueurs » qui peuplent le roman il est de loin le plus
inquiétant. De sinistre mémoire est davantage un polar historique qu’un
thriller. Jacques Saussey alterne avec maîtrise les lieux, les épisodes et les
époques, faisant de ce livre dense et documenté un très bon suspense, sans
temps morts, dans lequel tout s’enchaîne comme une mécanique parfaitement
huilée. Rien à redire : c’est à lire !
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