La vie n'est pas une punition, de Pascal Dessaint

La vie n'est peut-être pas une punition, mais il y en a certains pour qui c'est mal engagé quand même. Quand on vit en immeuble dans quelques mètres carrés minables, avec les chiottes communes sur le palier ET mitoyennes, qu'on bosse comme Père Noël de magasin ET que son contrat exige que ce soit en patins à roulettes, qu'on n'a qu'un seul vrai ami ET qu'il est hypocondriaque en phase terminale, qu'on a une énième petite amie ET qu'elle vous plaque, quand on a tout ça entre nombreux autres emmerdements, la vie a tout d'une punition. Et pourtant...

La vie n'est pas une punition, de Pascal Dessaint, n'est pas une nouveauté puisque qu'il a été publié en 1995 chez Payot & Rivages. Il est disponible chez Rivages/Noir et c'est une perle de roman. Ici, pas vraiment d'intrigue (il y a, quand même, entre autres, un casse pas piqué des vers), pas vraiment de suspense (on se demande, quand même, entre autres, comment l'ami du héros, réfugié bourré en haut d'une grue à jeter des pétards aux passants, va s'en sortir), pas vraiment de violence (à part, quand même, entre autres, un bon nombre de macchabées sur le final), pas vraiment de morale (sauf que, quand même, entre autres, le patron harceleur aura mérité sa grenade au niveau des bijoux de famille), mais une palanquée de doux et douces dingues, tous aussi loufoques les uns que les autres et pourtant très "vrais", dont on suit les aventures au pas de course. Pour se faire une idée de l'ensemble en librairie ou ailleurs, je conseille la lecture du court chapitre 36 qui justifie à lui tout seul l'acquisition du livre : on ne voit plus ensuite les piques-niques de la même façon...

C'est drôle, tendre, divertissant, surprenant. Tout bon !