mercredi 11 janvier 2012

Lune captive dans un oeil mort, de Pascal Garnier


Lune captive dans un œil mort. Drôle de titre. Le livre aussi est drôle, à sa façon, en tout cas il ne manque pas d’un humour cynique, assez moqueur ou désabusé dans ses descriptions de personnages et de situations. « Pendant que les autres congelaient M. Flesh dans le club-house, Nadine avait suivi Léa chez elle. » J’adore ce type de phrase qui annonce une atrocité avec l’air de ne pas y toucher.
C’est presque un huis-clos, même si le roman se déroule dans un tout nouveau village pour retraités aisés, dans le sud de la France, là où l’on pourrait espérer qu’il fasse beau toute l’année. Ils ne sont pas nombreux à avoir cédé à la tentation des vacances pour l’éternité. Deux couples de retraités, une célibataire, et l’on a fait le tour des heureux propriétaires. À ces cinq-là viennent s’ajouter un gardien ronchon qui tue les chats et une « animatrice de club-house » qui fume des pétards. Certes, on s’emmerde un peu dans ce village, mais ça pourrait être pire. Petit à petit, on découvre que les paisibles retraités ont un passé. Des choses assez banales, somme toute, mais dans leur univers plutôt plat, les petites aspérités se détachent comme des montagnes. Quelques caravanes de gitans, une serrure qui se coince, et ça peut virer au drame. Ça va virer au drame. Je regrette seulement une fin (la toute fin) peu spectaculaire, sans doute parce que la montée exponentielle de la tension laissait présager un bouquet final plus explosif, mais est-ce que les protagonistes le méritaient ? C'est peut-être mieux comme ça...
Ce livre initialement publié chez Zulma en 2009 a été réédité chez Points en 2011 et a fait l'objet d'une adaptation télé (il s'y prête bien !) sous le titre "La résidence".

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