Une riche héritière désœuvrée mariée à un Italien bosseur. Une soirée huppée où tous ses amis seront là pour admirer, apprécier, envier aussi sa "réussite". Une amie jalouse. Un amour de jeunesse qui resurgit. Le mari qui trompe sa femme à qui mieux mieux. Les enfants qui sont à la dérive : une fille droguée, un fils homosexuel malheureux qui se dirige droit vers le suicide. La meilleure amie de l'héroïne qui est mariée à un raté, endetté, cherchant désespérément à se faire prêter de l'argent. Et patatras... Madame est enlevée, une rançon de 3 millions est réclamée :
Tous les ingrédients semblent réunis pour faire de Dérives, premier polar de Nathalie Chacornac, une sorte de Harlan Coben à la méditerranéenne, tant le "décor" est classique et les possibilités de démêlage de l'intrigue rapidement identifiables. Pourtant, le roman fonctionne bien et c'est sans doute dû aux personnages "secondaires" (en l’occurrence deux petits malfrats, un "gentil" et un "méchant", et la sœur de l'un d'eux) que l'auteure fait évoluer intelligemment en parallèle des enquêteurs et des proches de la disparue. Une belle illustration de syndrome de Stockholm, que Nathalie a su communiquer non seulement à l'héroïne enlevée, mais aussi au lecteur que je suis : très sympa ce Lucas ! Une mention spéciale aussi pour le mari, personnage qui aurait pu rester odieux jusqu'au bout (solution de facilité), mais qui évolue d'une manière intéressante et assez inattendue dans un tel scénario.
Dérives - Nathalie Chacornac - Éditions Demeter Noir
(2 ième prix du festival Plume de Glace de Serre-Chevalier 2011)
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