jeudi 3 février 2011

Une (vieille...) chronique de "Graines de noir", sur Arts Livres

Ce n'est plus de première fraîcheur, mais je la case ici pour ne plus la perdre : une chronique de Graines de noir (Recueil de nouvelles noires - Krakoën 2005), parue sur le site Arts Livres
http://www.artslivres.com/ShowArticle.php?Id=922&Title=collectif+-+Graines+de+Noir

Pour les amateurs de (bonnes) vieilleries, il doit en rester quelques exemplaires commandables chez les libraires.

Voici ce qui se dit :

Bon recueil de nouvelles noires, mais de qualité inégale : parmi les huit auteurs retenus dont tous font l’objet de quelques lignes de présentation en fin de volume, quatre sortent du lot et paraissent prometteurs dont certains, plus prolifiques, permettent une appréciation affinée…




Hervé SARD

Auteur de cinq nouvelles méritant d’être retenues, surtout Je te tuerai et Lettre à ma Juge, deux monologues, l’un sur la préparation d’une vengeance, l’autre comme tentative d’explication d’un psychopathe sur pourquoi il tue… L’écriture est concise, sans fioritures et percutante : « l’index se positionna doucement sur la détente. Tout doucement. La croix du viseur se déplaça vers la porte d’entrée. Pour s’immobiliser très exactement au centre de la petite fenêtre en forme de cœur, celle qui permettait à la maîtresse des lieux d’identifier ses visiteurs. François ne tremblait pas. Il ne tremblait jamais dans ces moments-là. Il savourait (pp.180-181) ».

Franck MEMBRIBE

Trois nouvelles de qualité égale, avec pour thèmes : un musicien devenu noir pour la musique qu’il adore dans Noir Désir, l’écologie et la manipulation des entreprises dans Phase terminale, et violence dans le service militaire dans Le Treizième Homme’. L’écriture, engagée et rude, révèle un auteur qui veut défendre ses convictions : « les nettoyeurs d’installations irradiées qui crèvent à cinquante ans bouffés par les métastases, ça n’étonne plus personne. Le Français ou l’Anglais moyen qui attrape le crabe en consommant des fruits de mer, c’est une autre paire de Manche si vous permettez ce jeu de mots. Vous êtes la dernière chance pour que la vérité éclate (p.166) ».

Damien RUZE et Georges HUBEL

Ces deux auteurs sont représentés chacun par une nouvelle, relativement longues et fouillées, un peu à la manière des nouvelles de Stephan Zweig : pas moins de 57 pages pour Hauts Lieux et 46 pages pour Cadavre au Parfum’. A chaque fois, c’est une enquête logique avec personnages cohérents et étoffés : « le personnel, en civil et en uniforme, vaquait à ses occupations dans un brouhaha de hall de gare sans tenir compte de sa présence. Le préposé lisait son journal. Impatient, Villeneuve tapota sur le comptoir et toussota afin d’attirer l’attention. Il exprima un modeste bonjour resté sans réponse (p.219) ».

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