J’ai découvert Tito Topin par la lecture de Des rats et deshommes ; poursuite avec Photo finish, un roman très différent. Des rats et
des hommes met en scène des personnages sombres et « hors normes »
dans un Paris quasi futuriste, Photo finish nous ramène quelques décennies en
arrière, à Casablanca sur le point d’en finir avec le colonialisme. Un couple
de Français aux portes de la vieillesse entreprend un voyage au Maroc, où ils
ont passé leur jeunesse. C’est elle, surtout, qui veut ce retour en arrière
dans un Casablanca qu’ils ont quitté malgré eux : on comprendra vraiment
pourquoi à la toute fin. En retrouvant sur place quelques-uns de leurs anciens
camarades ou professeurs restés « au pays », ils vont fouiller dans
les mémoires, revivre en quelque sorte une période de leur vie obscure à plus
d’un titre. Dans cette bande d’adolescents, de presque adultes, un
« camarade » en particulier intéresse : Qui était vraiment
André ? Quel rôle jouait-il, si toutefois il en jouait un ? Comment
est-il mort ? Suicide ? Assassinat ? Au travers du récit des uns
et des autres, la vérité se dessine lentement sur ce qui était pour tous resté
un mystère, ou un non-dit.
La narration, alternée entre les personnages, est plaisante.
André est petit à petit esquissé, chacun présentant ses souvenirs, son propre
rôle dans une histoire que l’on découvre un peu plus complexe au fur et à
mesure du déroulement des chapitres. J’ai apprécié la façon dont Tito Topin
lève parfois le voile de manière brutale sur des éléments clés : une
phrase suffit alors pour faire basculer la vision que l’on se fait de la
vérité. Un léger regret sur le dénouement : je n’ai pas compris de manière
très claire la fin du personnage principal. Suicide ? Homicide
« complété » par un suicide ? Ce n’est pas bien méchant : l’essentiel
est dans la vie de ces jeunes hommes et femmes, dans ce qu’ils ont été et ce qu’ils
sont devenus.
Un très agréable moment de lecture.
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