jeudi 28 avril 2011

Vendetta chez les Chtis, d'Elena Piacentini

Ed. Ravet-Anceau
Collection Polars en Nord
Vendetta chez les chtis est un polar écrit par une Corse vivant dans le Nord, qui commence au Brésil, se poursuit à Lille en passant par Paris, avec des escales en Normandie, à Nice, en Sardaigne et autres lieux sinon pittoresques du moins temporairement « agités ». Cela dit pour ôter de l’idée qu’il pourrait s’agir d’un roman régionaliste remplaçant avantageusement un hypothétique guide du routard d’un canton du Nord. On bouge, dans Vendetta chez les Chtis ! Tout commence par la découverte d’un corps mutilé. Classique. Oui, mais ça se complique. Il semblerait qu’un frapadingue s’en prenne aux femmes enceintes. Il semblerait qu’un groupe d’excités de la calotte n’apprécient pas les lois de la République sur l’avortement. Il semblerait qu’un tueur à gages de sinistre mémoire ait décidé de ressusciter et de reprendre du service. Il semblerait que quand MLK339 change sa signature en MLK340, ce ne soit pas par coquetterie, mais bel et bien qu’il faut ajouter une unité au compte de ses contrats réussis. Moloch ne fait ni dans la dentelle, ni dans le sentiment. D’ailleurs, il n’en a pas, de sentiments. Ou peut-être un petit, par mégarde, envers une jeune femme qu’il a formée… à tuer. Bref, je ne vais pas raconter ici toute l’histoire, ça serait dommage car Vendetta chez les Chtis est un livre à lire (!), si ce n’est pas déjà fait. Qu’est-ce qui en ressort après lecture, en dehors du plaisir d’avoir assisté à mille et une péripéties ? Je crois que ce sont les personnages. Il y en a une sacrée quantité, dans ce roman de 270 pages bien remplies. Des méchants, des gentils, des ni l’un ni l’autre, des tendres, des stupides, des cupides et, bien sûr, des flics. J’ai eu une sympathie particulière pour un Italien (je crois…) nommé Pier Paolo. Amant d’une légiste en « vacances » assez portée sur les choses de la vie, il va par moments remplir des fonctions d’enquêteur plutôt épiques. Chut… Avec son accent tordant (dur, de faire passer par écrit les accents tordants…) et son désir bien naturel de parties de jambes en l’air au calme sans cesse mis à mal, voilà un individu qui a du tempérament. On croise aussi Monique, assistante médicale qui sort d’une réclame des années 60 et se demande si son ordinateur a pu servir à tuer quelqu’un ; Gérard, évadé d’un bourg où il ne pouvait espérer s’élever au-dessus du statut de garçon de ferme pour échouer à Paris où désormais il n’est plus rien. Mémé Angèle, qui s’inquiète depuis la Corse et menace de débarquer à tout moment, m’a fait penser à la maman de San-A ; Alice, la journaliste motarde qui n’a pas froid aux yeux et s’expose plus que de raison pour mieux réussir à exposer aux lecteurs la réalité d’une affaire peu banale. Impossible de les citer tous, curés défroqués, flics, mafieux et autres énergumènes des deux sexes abondent et c’est parfait ainsi.

Donc, en résumé, j’ai beaucoup aimé Vendetta chez les Chtis, d’Elena Piacentini, un roman difficile à résumer mais c’est peut-être tant mieux : il réserve des surprises !

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