lundi 2 mai 2011

Vingt mille vieux sur les nerfs, de Jean-Paul Jody

Le Poulpe est "quelqu'un qui démarre toujours de ces petits faits divers qui expriment, à tout instant, la maladie de notre monde". Pour ce 265 ième épisode des aventures du plus illustre céphalopode de la littérature française, le fait divers est tout de même d'importance : on ne sert plus de Pied de Porc à la Sainte Scolasse ! Le bistrot est envahi par les costards-cravates et leurs inévitables portables ! Rien ne va plus, il faut que ça cesse, ou plutôt que ça reprenne : Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, va prendre les choses en main. Il réussit à convaincre Gaspard, qui croupit dans une maison de retraite, de venir avec quelques amis de son âge aider à maintenir les traditions. Une belle tablée de vieux et de vieilles va bientôt se réunir chaque semaine pour gueuletonner sous l'oeil de plus en plus inquiet du Poulpe. C'est que la mayonnaise prend ! Les croulants sont de plus en plus nombreux à venir s'attabler, tous plus ou moins près de la fin, et surtout tous très remontés contre les saloperies dont ils sont les témoins au quotidien. Des militaires qui exproprient un vieux paysan, des patrons qui refusent d'augmenter les salaires des caissières, des politiciens pourris... Il semble bien que les pépés mémés comptent faire justice eux-mêmes. Le groupe de fidèles de la Sainte Scolasse voit ses membres disparaître, curieusement au même rythme que des personnalités "controversées" explosent dans des attentats kamikazes...
Un Poulpe plein d'humour, mais aussi de tendresse, qui ne manque pas d'épingler au passage bon nombre de "personnalités" actuelles que l'on reconnaitra aisément. Cela m'a rappelé un court roman de Gérard Streiff, La guerre des croûtons, qui lui aussi met en scène des vieillards pas piqués des hannetons.
Un très bon moment de lecture.

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