Dans sa jolie dédicace, signée lors du festival Mauves en noir 2011, Emmanuelle Petit écrivait "... en espérant que tu ne comprendras pas avant la fin..." Si elle lit ce petit article, je la rassure de suite : non, je n'ai pas compris avant la fin, du moins pas tout et surtout pas le dénouement. Tant mieux, parce que ce polar réserve une surprise au lecteur, et pas seulement à lui : certains personnages en prendront pour leur grade... Elle n'était pas Marilyn est un roman construit sous forme de deux histoires parallèles qui, bien sûr, finissent par se rejoindre. Assez classique, mais l'auteure joue sur la dimension "temps" d'une façon originale, brouillant ainsi subtilement les pistes. On trouvera en premier plan une enquête policière traditionnelle : une prostituée est retrouvée morte, un flic mène l'enquête et cela va l'amener à explorer le côté "sombre" de la belle ville de Nantes, avec ses bars louches, ses soirées chaudes et ses nantis pas très nets. En second plan, une histoire d'amour. La belle et mystérieuse jeune femme au passé obscur rencontre l'homme de sa vie, un traducteur amoureux de la mer qui s'apprête à larguer les amarres pour un tour du monde en solitaire...
J'ai lu récemment un article intéressant sur les ingrédients du "parfait" polar (voir ici). Il s'agissait en réalité des "clichés" incontournables ou presque des romans du genre : le flic qui connaît un drame dans sa vie privée, la hiérarchie policière corrompue, le témoin qui ne peut témoigner, le personnage au passé trouble et bien sûr caché, etc. Eh bien on retrouve tout ça dans Elle n'était pas Marilyn, mais mis en scène d'une manière plaisante et naturelle qui donne du charme au récit. L'ensemble sonne juste, l'écriture est sobre et efficace, sans remplissage. Le "happy end" est sombre, même s'il contient une touche optimiste : les sensibles y verseront peut-être une larme et les durs à cuire penseront que "ça serait comme ça dans la vraie vie".
Un bon polar, une jolie écriture, une belle histoire.
Editions Belin - 2011
L'éditeur présente le livre comme figurant dans une collection de romans pour adolescents. Je ne m'en suis aperçu qu'après lecture. Peut-être que je suis resté ado, toujours est-il que je n'aurais pas pensé une seconde à un public ciblé...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire