Nadia, jeune lieutenant tout juste sortie de l'école de police, débarque au Havre pour sa première affectation. Son intégration dans l'équipe du "Bourru", capitaine expérimenté, va se faire très vite : à peine arrivée dans la cité océane, ce qui paraissait au premier abord être un banal accident de la circulation se révèle être un meurtre et Nadia est chargée de l'enquête...
La première victime est, du moins au départ, un roman d'enquête "classique" : un crime, des flics sur l'affaire, des suspects, des pistes plus ou moins fausses... J'ai suivi avec plaisir les pérégrinations de cette fliquette débutante (et sympathique) dans la ville du Havre. Bruno Baudu a eu la bonne idée d'alterner les narrateurs : c'est tantôt Nadia qui s'exprime, tantôt son "patron", et l'usage du présent pour la narration renforce l'impression "d'y être". Pas de temps morts : tout s'enchaîne et les presque 400 pages de ce roman s'avalent vite et avec plaisir. Autre particularité intéressante de ce livre, l'intrigue va nous conduire à visiter le passé et, même si l'on ne peut pas simplement qualifier La première victime de "polar historique", on s'en rapproche : la vérité se cache dans des événements qui remontent à la seconde guerre mondiale (souvenirs terribles pour les Havrais qui ont connu les bombardements), voire bien au-delà pour certains personnages...
Côté "défauts", un vocabulaire trop "châtié" à mon goût dans les dialogues, mais c'est une remarque qui vaut pour beaucoup de romans, dans lesquels les personnages parlent souvent "comme on écrit". La partie "historique" du livre est très intéressante et riche d'informations. J'ai le sentiment que Bruno Baudu aurait gagné à "étaler" davantage cette richesse dans le roman : les dernières pages sont très denses et la quantité d'informations un peu lourde à digérer.
C'est le premier roman de Bruno Baudu, que je n'avais lu jusqu'à présent qu'au travers de ses nouvelles, et j'espère qu'il fera revenir Nadia dans d'autres histoires : elle a tout pour plaire !
Intéressant. Pour ma part, je préfère les dialogues qui ne copient pas l'oralité, ça me lasse vite.
RépondreSupprimerJe crois que beaucoup de lecteurs préfèrent aussi des dialogues "écrits". Ça a tendance à me déranger, mais dans le cas du roman de Bruno Baudu, cela n'a pas été un obstacle.
RépondreSupprimer